Les périodes glaciaires sculptent les contours du Médoc et agissent sur la formation de celui-ci à travers l’érosion et les dépôts réguliers. D’imposants glaciers façonnent la terre alors que les sédiments argileux sont comprimés et déplacés sous le poids immense de la glace . Des fragments de roche mélangés et d’autres résidus sont transportés dans le lit du glacier. Ils deviennent visibles lors de la fonte des glaces.

Les bouleversements tectoniques antérieurs à l’ère glaciaire créent des fissures dans le Médoc qui bouleversent la trajectoire de la Garonne, qui s’écoule du sud vers le nord, et non plus d’est en ouest. Dans les périodes interglaciaires qui suivent, la fonte des glaces donne naissance à de nouvelles rivières avec des courants puissants qui transportent des graviers et du sable en tous genres, qui se déposent lorsque le niveau de la mer baisse à nouveau. Les lits des rivières apparaissent sous forme de ravins argileux profonds avec des dépôts de graviers sur les côtés, causés par leurs chemins qui se modifient progressivement en raison d’affaissements répétés.

Le niveau de la mer fluctue ; il monte et descend périodiquement au rythme des glaciers. Les dépôts de graviers, composés essentiellement de différentes variétés de cailloux et de sable, voyagent jusqu’à atteindre leur destination finale. Les premières périodes de réchauffement intense provoquent la libération de fines particules d’argile des galets plus fragiles, qui représentent le liant des graviers, ce qui engendre un sous-sol argileux plus compact, particulièrement répandu dans le Grand Enclos.

La proximité avec l’estuaire et les proportions uniques des sols et des couches imbriquées définissent le caractère énigmatique du Grand Enclos. Une base compacte riche en argile, recouverte de galets de pierre blanche et de petits graviers, favorise une contrainte hydrique importante. De grandes quantités de tannins mûrs et élégants subliment les vins avec un équilibre et une structure exceptionnelle. Il y a également une part de mystère : le pH du sol est plus bas que ce à quoi on pourrait s’attendre pour le terroir ; cela apporte de la fraîcheur – partie intégrante du secret de la longévité des vins.